Annexes
Permaculture / Questions de langage / Spirale de l’Abondance
la Permaculture, une éthique de l’Abondance
La permaculture peut se définir comme l’art de coopérer avec la nature et les êtres : elle est une façon de penser la vie de façon globale et efficiente ; une synergie naturelle, l’action simultanée d’éléments indépendants qui ensemble ont un effet plus grand et bénéfique pour l’ensemble que s’ils étaient seuls ; elle s’inscrit dans une dynamique d’abondance et de permanence.
La permaculture est une solution d’avenir pas seulement pour nous mais pour toute la planète ; elle est synonyme d‘Art de vivre, et se décline dans tous les domaines de la vie, sur les plans social, économique et humain.
La permaculture pour nous, c’est à la fois
PRENDRE SOIN DE LA TERRE, coopérer avec la nature
Sur le plan du jardinage, la permaculture consiste à laisser la nature jouer son rôle, c’est-à-dire être productrice de biens en abondance ; tout en coopérant avec elle dans la gestion des écosystèmes (présence d’animaux, ruches, bassins, mares, diversité, densité, etc.) ; prendre soin de la nature en lui offrant notre amour ; la remercier de cette abondance qu’elle nous donne en retour : l’abondance de la terre est à la hauteur de l’amour et du respect qu’on lui porte.
PRENDRE SOIN DE SON CORPS, être en pleine santé
L’état naturel des êtres vivants est d’être en santé par l’autoguérison du corps. Le corps peut rétablir cette santé naturelle quand nous ne lui imposons pas de dysfonctionnement du fait de notre ignorance : soit dans notre façon d’ingérer des aliments, soit par notre négativité de pensée, soit par nos réactions émotionnelles, sans conscience. Passer progressivement à une nourriture vivante et végétale (principalement crue) est une formidable opportunité pour chacun-e de nous et pour aussi l’humanité d’aujourd’hui de vivre en mangeant à sa faim et de renouer avec une pleine santé pérenne.
PRENDRE SOIN DE LA TERRE COMME DE SOI, élargir notre conscience, et gagner en autonomie
Le chemin à parcourir pour atteindre la liberté d’être qui nous sommes, est celui de l’autonomie sur tous les plans*, à l’opposé de l’autarcie et de l’individualisme, ce chemin vers l’autonomie est la zone 00 de la permaculture, celle du jardin intérieur, celui de sa conscience et qui donne le pouvoir de se réapproprier sa souveraineté personnelle pour le bien de tous.
* (voir détail ci-après, Question de vocabulaire, précisions complémentaires)
Questions de langage
Pourquoi avoir choisi « Abondance » comme intitulé du projet ?
La conscience d’abondance n’est pas dans la culture de nos civilisations humaines.
Celles-ci ont depuis bien longtemps perdu le sens de cette loi fondamentale et universelle qu’est la loi d’abondance ou d’accroissement : tout dans l’univers est appelé à croître ; toute disparition jusqu’à ce que nous appelons à tord la mort n’étant qu’une étape nécessaire et salutaire dans cette évolution vers toujours plus de vie.
La nature nous en donne de multiples exemples : lorsqu’apparaît le bourgeon puis la fleur, celle-ci se fane. L’arbre nous offre alors son fruit dans un écrin de verdure. Les fruits mûrs cueillis ou tombés, les feuilles disparaissent à leur tour pour laisser la place à une régénération intérieure qui permet à l’arbre de grandir à nouveau en puisant au plus profond de la terre dans ses racines l’énergie qui lui permettra de repartir au printemps dans un nouveau cycle.
Il en est de l’arbre et des plantes comme des autres manifestations de la vie, et nous humains n’échappons pas à cette merveilleuse création permanente évolutive que nous avons le redoutable privilège – si l’on peut dire – de pouvoir accompagner vers une autre dimension évolutive ou de contrarier, stagner.
Avec « Abondance », nous avons choisi d’expérimenter la première voie, celle de l’accompagnement et de l’évolution, pour prendre conscience de ce que nous pouvons appeler la Source de toute vie, celle qui est là de tout temps, en nous, et que nous avons tout simplement oublié ….
Nous avons associé chaque lettre du mot abondance avec des mots, ainsi …
A Une vie pleine d’Amour :
A l’origine de toute vie dans l’univers, l’Amour nous donne la force de croître, faisant de nous des êtres en évolution, en voie de réalisation et d’Accomplissement
B Une vie pleine de Beauté :
Sise en toute chose, en tous lieux comme en chacun et chacune de nous, la Beauté nous nourrit, quand nous savons la voir, la reconnaître, la remercier, nous incitant à la Bonté et à la Bienveillance
O Une vie pleine d’Or :
L’Or est symbole de la lumière qui nous confère la vraie richesse, cette précieuse confiance dans la vie qui nous encourage à Oser être nous-même et ne demandant qu’à être partagée
N Une vie pleine de Nature :
Nourricière, indispensable et fondement de notre vie, la nature nous invite par là même à en prendre soin en coopérant avec elle car elle est aussi la plus grande expression de la biodiversité
D Une vie pleine de Diversité :
La multiplicité des formes de vie dans tous les règnes du minéral à l’humain témoigne de la puissance infinie de la vie dont nous pourrions nous inspirer pour développer notre créativité
A Une vie pleine d’Autonomie : (plus d’éclaircissement ci-après*)
La capacité à décider par soi-même, à être « auteur-acteur » de sa vie implique de faire preuve de (bonne) volonté que seule la reconnaissance de son plus profond désir de vivre permet de fonder
N Une vie pleine de Nourriture :
Une Nourriture saine, source de santé, tient autant à une autosuffisance alimentaire, qu’à une sage consommation, et que dans sa façon de penser et d’agir en harmonie avec soi et les autres
C Une vie pleine de Conscience :
La Conscience d’Abondance est un état d’être responsable, indissociable de la Connaissance des lois de la vie : passer de l’esprit de concurrence et de compétition** à celui de coopération et de créativité
E Une vie pleine d’Équilibre :
Équilibre et harmonie résultent de la synthèse des opposés pour nous faire progresser: savoir remettre en question ces certitudes, se hâter lentement, (se) réaliser grandement (dans) chaque petite chose, réfléchir avant d’agir, avoir une foi inébranlable et remercier en toute circonstance
Précisions complémentaires de vocabulaire
(Quand nos mots sont nos maux !)
Il nous paraît utile voire indispensable de préciser ici certains termes utilisés pour illustrer ce que nous entendons par Abondance, même si cela peut heurter nos croyances habituelles. Ces termes sont détournés de leur sens originel ou en tout cas bien oubliés. Parmi de nombreux autres que nous ne développerons pas ici pour ne pas alourdir le texte, nous avons choisi ‘Autonomie, autorité, concurrence, compétition, coopération, complémentarité et communion ’. Les précisions apportées restent toutefois incomplètes, faisant l’objet d’un travail spécifique et pratique lors de l’accompagnement en orientation de vie proposé dans les activités de l’association pour les personnes souhaitant retrouver du sens à leur vie.
Autonomie
L’étymologie et la philosophie nous précisent (Source Wikipédia):
‘Autos’ en grec signifie soi-même et ‘nomos’ : loi, règle. Autrement dit, l’autonomie est « La faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite, sa propre loi. L’autonomie est synonyme de liberté, elle se caractérise par la capacité à choisir de son propre chef sans se laisser dominer par certaines tendances naturelles ou collectives, ni se laisser dominer de façon servile par une autorité* extérieure. »
Sur un plan collectif, le grec : α υ ̓ τ ο ν ο μ ι ́ α signifie « droit de se régir par ses propres lois, indépendance, autonomie (en parlant d’un État) » (Thucydide 3, 46 dans Bailly). Chez les romains : « Droit que les Romains avaient laissé à certaines villes grecques, de se gouverner par leurs propres lois. » Voir + d’infos : http://www.dicocitations.com/definition_littre/35141/Autonomie.php#GaiVfIGojLS0L4Rq.99
Recouvrir ou se réapproprier son autonomie est fondamental pour accéder à l’abondance. Si nos sociétés ont tendance à négliger cela, voire l’oublier – que ce soit dans les programmes d’éducation, dans le monde de l’entreprise et dans tous les rouages de la société en général -, chacun à sa part de responsabilité. Loin de nous de faire procès à qui que ce soit car in fine, la responsabilité en revient à l’individu qui s’en laisse un peu trop compter pour des raisons qui lui sont propres : si inversement nous acceptons de changer et de nous réapproprier ce pouvoir de décision*, – ce que d’autres appelleront la souveraineté – les instances qui nous représentent ne pourront être alors qu’à l’image de ce que nous aurons réussi à changer nous-mêmes ou pour nous-mêmes : elles n’auront même plus de raison d’être ! Ce sera une organisation totalement nouvelle, autogérée par l’ensemble des personnes vivant sur un territoire donné, y compris à l’échelle d’un pays (notion qui à terme disparaîtra !). Mais si nous n’en sommes pas encore (loin de) là, des initiatives ont déjà vu le jour dans ce sens (cf. les différentes catégories des infos et bonnes nouvelles sur ce site)
* Pouvoir et autorité, autres termes incompris et souvent très mal vécu : autorité vient du mot latin ‘autor’ = ce dont je suis l’auteur qui ne demande qu’à s’exprimer; ‘autor’ a donné également autorisation, ce qui est bien la nature même et la fonction de l’autorité : (me) permettre – plutôt qu’interdire – que quelque chose se fasse dans les meilleurs conditions possibles, i.e. dans une direction donnée – donc par voie de conséquence pas dans une autre – en fonction de valeurs (les siennes ou collectives) ; ce qui implique de savoir décider, donner ladite direction, savoir choisir … sans oublier qu’il s’agit toujours de permettre, d’autoriser ! Quant au pouvoir ce mot indique sa capacité à réaliser (‘je peux’), à avoir les moyens de mettre en œuvre ce que j’ai, ou a été décidé.
De la dépendance à l’interdépendance, l’autonomie est aussi pour nous un chemin. Comme pour l’autorité et le pouvoir, c’est un processus qui fait intervenir la responsabilité et la volonté, se jouant à la fois dans le temps et sur plusieurs plans : matériel et physique (Santé, nourriture, habitat, transport, énergie, finances, gestion de l’espace et des ressources …) affectif et relationnel (ressentis, vécus, émotions, sentiments, réactions, mode relationnel, gestion collective, dynamique de groupe…) et sur le plan de la pensée (croyances, vision du monde, idéaux, intuition, évolution…).
- D’où la particularité et l’ambition de ce projet : être cohérent dans cette démarche vers l’autonomie en abordant l’ensemble de ces plans. L’autonomie dont nous parlons ici ne s’arrête pas ainsi à l’autosuffisance alimentaire et énergétique mais inclue l’interdépendance qui signifie la capacité à partager avec les autres ce que nous savons être / faire au mieux par nous-même. S’il est important voire indispensable d’être indépendant et savoir ou savoir-faire par soi-même, il est tout aussi important de connaître ses limites – même si elles ne sont que passagères – en sachant faire appel aux autres : savoir recevoir est aussi vital que savoir donner …
Concurrence et compétition
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Coopération et complémentarité
Voilà quatre autres mots très mal perçus et bannis la plupart du temps dans le langage « alternatif », notamment parmi les écologistes et autres permaculteurs. Cela semble venir de ce que la conscience collective a enregistré depuis des temps immémoriaux, les définissant de façon très négative en ‘opposition d’intérêts’ comme l’indique tous les dictionnaires, à peu de chose près (cf.dictionnaire) … confondant allègrement concurrence avec compétition. Wikimediation, fait toutefois la différence, sans pour autant tenir compte de l’étymologie latine tombée aux oubliettes, on se demande bien pourquoi … ?
Concurrence :
Il faut remonter au haut moyen âge (1300 …) pour trouver une définition de la concurrence qui se rapproche de la signification initiale « rencontre, convergence de deux éléments », et encore :
Le dictionnaire Gaffiot, référence en matière de traduction latine, nous indique très clairement – ‘currere’ : courir, se hâter, aller d’un mouvement rapide, voler, voguer, couler rapidement, et ‘cum’ qui donne l’idée d’accompagnement, signifie : avec.
Concurrence n’a donc pas la connotation le plus souvent négative qu’elle a pour presque tout le monde aujourd’hui, mais veut tout simplement dire se retrouver avec d’autres au même endroit à poursuivre le même but, ce que le sport comme l’économie mais pas seulement nous confirment : dès que l’on est deux à courir / se hâter ou se trouver au même endroit / un même territoire ou marché pour proposer ou chercher la même chose, nous sommes en concurrence … c’est même à l’origine de notre vie terrestre à tous/tes !
On est bien loin de la compétition, du conflit d’intérêt ou je ne sais trop quelle invention linguistique pour tromper le monde … Plus que cela même, la concurrence est un état de fait, une loi immuable de la vie qui va précisément de cette manière continuer à croître et à se développer. Et si l’on va un peu plus loin, on comprend que la concurrence est tout simplement le fait que nous ne sommes pas tout seul au monde à vouloir la même chose …
Compétition :
A la différence de la concurrence qui n’indique en aucun cas la notion de combat ou de rivalité, la compétition l’introduit puisque son origine latine nous indique :
- ‘petere’ : chercher à atteindre, diriger sa course, chercher à gagner, viser, attaquer, etc.
- ‘cum’ = avec.
La compétition nous donne bien l’idée d’un combat, toutefois le sens de celui-ci dépend de l’orientation que nous donnons au préfixe « avec ».
Si « avec », c’est avec soi-même , le combat est alors dépassement de soi pour établir une performance, ce qui est l’objet de toute compétition : donner le meilleur de soi ; s’il s’agit bien de gagner, c’est d’abord et avant tout avec et sur soi-même (avec et non pas contre soi même, ce qui implique d’écouter son corps et sa “petite voix”)… l’important n’est-il pas de participer plutôt que de gagner disait un certain baron de Coubertin? …
Si à l’inverse on entend la compétition comme un combat contre les autres (au lieu d’avec), cela donne alors lieu à toutes les malversations que nous connaissons, pas besoin de faire un dessin … et la compréhension négative du terme prend toute sa place.
Concrètement nous retrouvons cette confusion dans tous les domaines de la vie, sur un plan personnel (intimité, relations de couple, familiale, …), comme social (relations aux autres, au voisinage, aux administrations, la citoyenneté, l’environnement …), ou encore économique (relations professionnelles, inter-entreprises, finances,…).
Revenir au véritable sens des choses, ne serait-ce que pour remettre les pendules à l’heure !
Coopération et complémentarité :
Si la concurrence /compétition sont d’ordre individuel, que ce soit seul ou en groupe (couple, équipe, entreprise, nation, etc.), elles n’ont de sens qu’orientées vers la coopération, qui est le fait d’interagir avec et pour les autres.
Donner le meilleur de nous-même (compétition), avec cette conscience que nous ne sommes pas seul au monde (concurrence) ne peut donc n’avoir de sens qu’en lien avec les autres, autrement dit orienté vers la coopération / mutualisation ou complémentarité. C’est là que la créativité peut nous aider à faire ce passage, en nous « branchant » à la Source (intérieure) de notre être, en communiant avec Elle pour développer les solutions qui nous fassent progresser dans la spirale de l’abondance ?