Gardez le bon thym ! … et autre conseils de santé naturelle

  Le thym, quelle plante, quelle histoire, quel trésor ! 

 

Le thym ou farigoule, déclinaison de l’occitan farigola, issu du latin féricula (plante sauvage) est une plante de paradis à en croire un de ses plus grands admirateurs, le célèbre herboriste Maurice Mésségué, qui en dresse un portrait dithy(m)rambique, dans son célèbre « Herbier de Santé » :

« Merveilleuse famille, généreuse famille que celle des labiées. Après nous avoir superbement donné la sauge, la mélisse, le romarin, la menthe, la sarriette, le lamier et dix autres herbes de joie et de santé, il fallait encore qu’elle nous offre le thym et le serpolet ! »

« Regardez-les, ces deux petits prodiges des clairières, des prés jolis, des rocailles inondées de soleil : ne sont-ils pas attendrissants, avec leurs étroites feuilles ovales toutes poudrées d’argent, et avec leurs fleurettes délicatement rosées ou teintées de mauve pâle ? N’ont-ils pas la légèreté, la grâce, l’arôme des herbes du Paradis terrestre ? J’aurais tendance à le croire, quand je les trouve au hasard de mes promenades, qu’Adam et Eve n’ont jamais croqué la pomme et que nous vivons encore dans l’Eden… »

René-Maurice Gattefossé, considéré comme un des pères de l’aromathérapie, ne pensait pas différemment, puisqu’on dit qu’il aurait hésité à baptiser cette l’aromathérapie entière la « thymo-thérapie », avant de se raviser au motif que c’était peut-être un peu restrictif.

Faire des exercices de thym

Mésségué conseillait de « pratiquer le thym » (et son jumeau le serpolet) « comme une hygiène », presque comme si on faisait des exercices :

« En période d’épidémies diverses, de grippe par exemple, on remarque que certaines personnes succombent et d’autres pas, alors que, dans le même entourage familial ou professionnel elles ont été soumises aux mêmes microbes. »

« Dans les hôpitaux, médecins et infirmières vivant dans un bouillon de culture de virus, passent souvent à travers des maladies qu’ils côtoient chaque jour. Pourquoi ? Le terrain, dit-on. Certains sont prédisposés, d’autres pas. En fait cette endurance s’acquiert. Elle ne consiste pas seulement à être en bonne santé, mais à créer en soi-même un terrain qui déplaît aux virus. »

« Je ne vous conseillerai pas de vous jeter sur votre bouquet de thym le jour où votre voisine de pallier ou de bureau a la grippe, je vous dirai seulement : si vous utilisez souvent du thym sous toutes ses formes, dans votre vie, vous vous épargnerez bien des grippes et autres misères et vous entretiendrez votre santé. Peut-être ne vous en douterez-vous même pas car il est difficile de savoir quand on l’a échappé belle. »

On reconnaît bien la judicieuse stratégie de nos anciens : jadis, lorsque la peste et la lèpre menaçaient, on consommait le plus possible d’aromates, jusqu’à s’en enduire le corps ! Aujourd’hui on attend que la grippe arrive pour avaler des antibiotiques…

Erreur fatale, nous disait déjà Maurice Mésségué dans les années 1970, car on peut préparer son organisme à résister à de telles épidémies par une consommation régulière d’herbes antiseptiques :

« Après une longue carrière de phytothérapeute, je tiens à remercier le thym et le serpolet pour leur pouvoir antiseptique : comme ils éliminent les virus et les bactéries dans l’atmosphère par leur arôme (dû au thymol qu’ils contiennent), ils détruisent ces germes infectieux dans l’organisme. Ainsi, du furoncle à la fièvre typhoïde et du panaris à la tuberculose, je ne connais pas de maladie à microbes qui ne puisse être soulagées par mes deux chères petites plantes. »

Si vous décidez de vous traiter avec du thym pour soigner un rhume, en  infusion, la plupart des thyms feront l’affaire. Sous forme d’huile essentielle, il faut procéder avec beaucoup plus d’attention.

Pour la prévention, buvez une infusion de thym le matin et le soir, tous les jours pendant les périodes à risque qui peuvent durer tout l’hiver.

 

 

Les Informations ci dessus proviennent d’un article de la lettre du 29 juillet 2017 de

et voilà celle du 30 juillet sur la fabrication de glaces maison aux plantes :

A l’heure du thé, une façon d’épater vos amis de passage est de leur proposer d’essayer l’un de vos bâtonnets glacés aux plantes (faits maison bien sûr), ou de reprendre un peu de votre glace aux fleurs, maison aussi cela va sans dire.

Je ne vous cache pas qu’ils risquent, au début, de marquer un temps de surprise. « Une glace aux lilas et aux coquelicots, vraiment ??? »

Puis ils vont goûter. Et à partir de là, vous risquez de les voir revenir très souvent à votre table, cet été…
Surtout que lorsque vous aurez lu cette lettre vous saurez également comment :

  • préparer une infusion glacée sans commettre l’erreur qui fait tout rater,
  • « frapper » une infusion à chaud en préservant au mieux les saveurs,
  • conserver votre préparation le temps idéal pour libérer ses arômes.

Du côté des tisanes, vous l’avez compris, l’été sera frais. Pour le reste…c’est vous qui voyez !

Secret des infusions glacées

L’avantage avec elles, c’est que vous captez une richesse et une délicatesse de parfums absents des infusions chaudes. Et il n’est pas nécessaire d’y ajouter du sucre, ce sera encore plus désaltérant.

Les tisanes froides se préparent quelques heures à l’avance ou la veille de leur consommation, puis sont réservées au frais. Il y a deux techniques pour les réaliser :

L’infusion à froid

La préparation se réalise à partir d’eau froide dans laquelle vous déposez les plantes. Je vous conseille d’utiliser une carafe et idéalement de suspendre les plantes dans un tamis ou un filtre en haut du récipient, cela permettra une meilleure circulation des microparticules.

Les mélanges de fleurs, les feuilles, les fruits ou les plantes en poudre s’y prêtent particulièrement bien.

Ensuite, il faut ajouter de l’eau pure, couvrir et laisser à température ambiante toute la nuit. Au matin, presser les plantes avec une cuillère contre le bord et filtrer.

Plutôt que d’infusion, il s’agit plus exactement d’une macération. Les végétaux ne sont pas chauffés, ce qui respecte mieux leurs principes actifs, mais le temps d’infusion est plus long, de 2 heures pour certains thés forts, et de 6 à 12 heures pour les plantes aromatiques.

Attention, ne les sortez surtout pas trop tôt, c’est une erreur très souvent commise ! Les arômes prennent leur temps, ils se développent en douceur.

Et pas de panique si vous oubliez les plantes dans l’eau, vous ne risquez pas l’inconvénient de l’amertume ou de l’astringence d’une infusion à chaud mal dosée ou trop longue.

L’infusion à chaud frappée

Vous pouvez également réaliser l’infusion à chaud, utile surtout pour les parties dures de la plante comme les racines, puis la refroidir en la « frappant » (c’est-à-dire en la versant sur un lit de glaçons).

Attention à ne pas attendre la fonte des glaces pour boire votre infusion, qui risque alors de perdre sa saveur.

C’est pourquoi je vous conseille de ne pas hésiter à légèrement surdoser et surinfuser votre préparation (compter 2 bonnes cuillères à soupe rases pour du thé, et 5 cuillères à soupe de plantes).

L’imagination prend le pouvoir

Je peux évidemment vous donner quelques conseils et partager avec vous mes recettes préférées (voir plus loin), mais la vérité est qu’en matière de tisanes froides, l’imagination est au pouvoir.

Les variations sont nombreuses, les tonalités multiples, et les sensations presque infinies.

Prenez le cassis, la menthe douce (ou poivrée), le romarin et la sariette, et votre infusion aura une personnalité tonique et vivifiante.

Allez voir du côté de l’anis, de la badiane, de la mélisse et de la lavande pour une sensation de repos digestif, une fraîcheur calmante sur les brûlures de l’estomac.

Pour une infusion fraîche et relaxante, allez demander leur aide à la mauve, la verveine, la camomille, au tilleul et au souci.

Et n’hésitez pas à parfumer, en laissant par exemple les plantes infuser avec ½ cuillère à café de graines de cardamone, une gousse de vanille fendue ou une tige de citronnelle.

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Des glaçons magiques

Pour passer l’été au frais, vous pouvez aussi préparer des glaçons aux plantes

Les feuilles fraîches aromatiques comme le basilic sont très jolies, mais ce sont surtout les fleurs qui apportent une touche délicate. Pensez aux fleurs de bourrache, à la camomille, au jasmin, à la capucine. Il suffit de sélectionner de petites fleurs qui seront utilisées entières, de les poser dans un moule à glaçons et de les couvrir d’eau.

Le froid emprisonne ensuite la fleur, qui devient comme une statue végétale.

Comme on boit glacé, le goût n’est pas primordial et on peut plutôt se concentrer sur l’effet et la couleur recherchés.

Et maintenant, le clou du spectacle : voici comment préparer de délicieuses…glaces aux fleurs

 

La glace des peintres et des poètes

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Un peu comme Claude Monet avait fait de ses jardins d’eau et de fleurs de Giverny une véritable œuvre d’art, il suffit d’avoir envie de créer et d’inventer pour transformer un simple bâtonnet glacé en un tableau de saveurs, d’images et d’arômes.

Il suffit d’un peu d’imagination pour faire d’une glace un instant de poésie et de fraîcheur.

(Accessoirement, on notera qu’il faut aussi un moule à esquimaux en silicone).

Voici les ingrédients pour fabriquer 6 bâtonnets :

  • 550 ml d’eau
  • 30 ml d’eau de fleurs d’oranger
  • 1 cuillère à café de jus de citron
  • Quelques gouttes de stévia liquide
  • 1 poignée de fleurs comestibles : camomille, souci, capucine, violette, bleuet, rose, lavande, lilas, jacinthe, bourrache, coquelicot, etc.

Préparation :

  • Mélangez l’eau, l’eau de fleurs d’oranger et le jus de citron. Ajoutez quelques gouttes de stévia et goûtez pour ajuster à votre convenance.
  • Remplir les moules avec la préparation (sans les bâtons et sans les fleurs).
  • Laissez 1 heure au congélateur.
  • Sortir les moules et ajouter les fleurs (vous pouvez vous aider avec le manche d’une cuillère ou le bâtonnet). Assurez-vous que les fleurs se dispersent bien dans le moule. Ajoutez les bâtonnets au milieu.
  • Laissez prendre de nouveau au congélateur pendant 4 heures minimum pour qu’ils solidifient.
  • Pour les démouler plus facilement, placez les sous un filet d’eau tiède.

Ca y est, vous pouvez goûter…

« Oh de l’air, des parfums, des fleurs pour me nourrir, il semble que les fleurs alimentent ma vie » écrivait Marcelline Desbordes-Valmore.

Je vous l’avais dit, il suffit de le vouloir pour transformer un bâtonnet en poème !

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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